HE niaouli ou tea tree pour la radiothérapie

Luc a écrit:
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 « Danièle Festy précise, qu'en cas de radiothérapie, il faut différer la prise d'HE pour éviter la diffraction des rayons (efficacité amoindrie du traitement). »

Mirzoune commente :
"Ne pas confondre huiles et huiles essentielles: le problème que tu mentionnes ne concerne que les huiles. 
Car, contrairement à ce que l’on pense, l’huile essentielle n’est pas grasse et ne contient pas d’huile. 
On peut donc théoriquement appliquer qq gttes d'HE de niaouli avant la radiothérapie. 
Attention toutefois aux possibles réactions allergiques quand l'HE est utilisée pure non diluée..." 
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Réponse de Luc (ci-dessous car elle mérite un post séparé pour éviter de squatter ailleurs) (et éviter un effet kiss-cool) 
Oui, on peut utiliser une HE avant la radiothérapie mais il faut appliquer un principe de précaution le jour avant, sur la zone irradiée. Les tissus doivent être exempts de résidus gras. On évitera aussi la famille citrus et des furano-coumarines,  pour une autre raison (photosensibilté : réaction cutanée si exposition aux rayons dans les 12 à 24H de l’application de l’HE).

Le Dr Eric Ménat conseille l’HE d’immortelle (Helichrysum italicum) après une radiothérapie. On peut l’appliquer pure ou mélangée (5 ml d’HE de niaouli avec 1 ml d’HE d’immortelle dans 15 ml d’HV de millepertuis). On peut aussi utiliser en combinaison avec l’aloé vera.

Fabienne Millet précise :
« Attention ! Avant toute séance de radiothérapie, l’application d’huile végétale et d’huiles essentielles est contre-indiquée car la peau doit être sèche et non grasse. »

NDLR : l'application d'une crème ou autre substance (huile, gel, etc.) peut interférer avec le rayonnement et occasionner une diffraction des rayons. Cela signifie que la zone exposée sera plus étendue et que la cible ne sera pas aussi bien exposée. Pensez aux rayons du soleil dans l’eau qui sont déviés. Il n’a plus une trajectoire rectiligne.
Mais nous pourrons contourner ce problème de la manière suivante : Appliquer au moins 2 heures avant la séance (le mélange ci-dessous); laissez pénétrer 5 à 10', puis puis faire une toilette à l'aide d'un savon doux avec un séchage minutieux de la zone. Évitez de frotter pour ne pas irriter la zone.
=> HE Niaouli 2 gtes + HE Lavande fine 2 gtes pures ou diluées dans 5 ml de Gel Aloe Véra (5 ml = 1 càc). Une crème au calendula  ou un baume au souci de Comtaromatica pourra aussi convenir si …
NB : A la place du niaouli, le Tea tree conviendra mieux si vous êtes atteint(e) d’un cancer hormono-dépendant. Présence de viridiflorol possible dans le Niaouli, mais pas d’effet œstrogen-like connu pour le Tea Tree. Il s’agit plus ici d’un principe de précaution formel plutôt que  d’une véritable contrindication. Il faut regarder le phénotype (sous-groupe indiquant la molécule dominante). 
Recherche avec : Melaleuca  et radioprotection et +viridiflorol
Melaleuca alternifolia = tea tree
Melaleuca quinquenervia = niaouli.
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Laissons de côté l’aspect technique qui consiste à dire qu’une essence (huile essentielle) ne contient pas de lipide. Elle peut laisser un film ou un dépôt gras qui doit être évacué, et pas seulement qu’en surface.
Sinon, 12 à 24H avant (ou juste après la séance), c’est très bien. Notez que, de manière générale, les thérapeutes citent souvent le niaouli auparavant (ou le tea tree, à défaut) (coupe-feu car radioprotectrice) et l’huile de lavande ensuite (à défaut de d’hélychrise, assez chère).

Info utile (suite de l'article) :
Atténuer les nausées lors de chimiothérapies
Un des effets secondaires les plus courants des chimiothérapies est les fortes nausées qui peuvent de­venir très handicapantes. Dans ce cas, l’aromathérapie peut venir soulager les malades.
Plusieurs études cliniques encou­rageantes montrent l’impact po­sitif des huiles essentielles dans le traitement des nausées des chimiothérapies.
- L’inhalation d’HE* de gingem­bre calme les nausées de façon significative, stimule l’appétit mais n’a qu’un faible impact sur les vomissements. Ces résultats sont observés chez des femmes traitées pour un cancer du sein  (1).
- L’HE de menthe poivrée et l’HE de menthe verte, en application cutanée avant la chimiothérapie, réduit ou diminue l’intensité des nausées dans les premières 24 heures qui suivent la séance. (2)
Le stress et le bruit potentialisent l’apparition et l’intensité des nausées. C’est pourquoi il peut être utile d’associer des huiles essentielles anti-nauséeuses et anxiolytiques.

Une initiative originale à promouvoir
Dans un centre de soins antican­céreux en Grande-Bretagne, une distribution d’« aromasticks » à action calmante (C) ou antinau­séeuse (AN) a été proposée à 514 patients atteints de divers cancers, sur deux ans. L’objectif était de favoriser le bien-être et d’appor­ter une meilleure qualité de vie en contrôlant les symptômes associés aux traitements. La plupart des de­mandes portaient sur des solutions pour calmer les nausées et favo­riser la détente. Les huiles essen­tielles utilisées et régulièrement redemandées sont :
-     HE de lavande fine Lavandula an­gustifolia, sommités fleuries (C)
-     HE de citronnier Citrus limon, zeste (C) (AN)
-     HE d’encens Boswellia carterii, résine (C)
-     HE de bergamotier Citrus aurantium ssp bergamia, zeste (C) (AN)
-     HE d’oranger doux Citrus sinensis, zeste (C) (AN)
-     HE de menthe poivrée Mentha x piperita, feuilles (AN) (3).

Des modes d’utilisation à privilégier
L’inhalation sèche : efficace et sans risque
Ce mode est validé par de nom­breuses études cliniques pour la prise en charge des nausées, qu’elles apparaissent suite à une chimiothérapie, lors de troubles digestifs, d’un voyage, de stress ou en début de grossesse…). C’est la voie qui soigne sans risque.
La voie cutanée : quelques jours avant
Elle renforcera l’inhalation sèche, si cette dernière est insuffisante. Seule contrainte, il faudra lais­ser 48 à 72 heures de délai entre la chimiothérapie et les premières applications. C’est possible lors de « cures » (une perfusion toutes les 3 ou 4 semaines avec période de repos) mais les nausées cessent en général au bout de ce laps de temps. Cette voie n’est pas utili­sable lors de traitements quotidiens per os (par la bouche). La voie cu­tanée devient la voie de l’antici­pation. Les applications se feront les jours précédant le début de la chimiothérapie.

Quatre huiles essentielles anti-nauséeuses incontournables
-     HE de gingembre Zingiber offici­nale, rhizome
-     HE de citronnier Citrus limon, zeste
-     HE de menthe poivrée Mentha x piperita, feuilles
-     HE de menthe verte, douce, nanah Mentha spicata, feuilles

Elles s’utiliseront en inhalation sèche selon le protocole suivant :
Verser 1 à 2 gouttes d’une HE au choix sur un mouchoir en papier et respirer. Répéter plusieurs fois si besoin.
En cas de nausées importantes, il est recommandé d’associer deux huiles essentielles à raison de 1 à 2 gouttes de chaque et d’augmenter la fréquence des inhalations.
Les associations à privilégier sont :
1.    HE de menthe poivrée et HE de menthe verte, douce, nanah (l’HE de carvi peut remplacer l’HE de menthe verte)
2.   HE de gingembre et HE de men­the poivrée
3.   HE de citronnier et HE de men­the poivrée
4.   HE de gingembre et HE de citronnier

Elles s’utiliseront en prévention par voie cutanée selon le protocole suivant :
En mélanges anti-nauséeux à 10 %
-     HE de menthe poivrée 12 gouttes
-     HE de menthe verte 8 gouttes
-     HV** macadamia pour un flacon de 10 ml
ou
-     HE de menthe poivrée 12 gouttes
-     HE de gingembre 8 gouttes
-     HV macadamia pour un flacon de 10 ml
Appliquer une petite noisette du mélange sur un avant-bras, 2 à 3 fois par jour 48 à 72 heures avant la chimiothérapie.

Réduire le stress et les troubles du sommeil lors de la chimiothérapie
Au Royaume-Uni, dans quatre centres de traitements anticancé­reux et un hospice, l’impact de massages aromatiques sur l’anxié­té et la dépression chez les patients cancéreux a été étudié.
Le bénéfice clinique le plus impor­tant est observé dans les deux pre­mières semaines après l’interven­tion. Il diminue progressivement et, au-delà de la dixième semaine, il n’y a plus d’amélioration signifi­cative de l’anxiété par rapport à des soins habituels.

Des modes d’utilisation à privilégier
La diffusion atmosphérique (active ou passive) :
La diffusion active se fait avec un diffuseur électrique à jet d’air sec ou à eau. Il faut adapter le nombre de gouttes d’huiles essentielles à l’appareil, à la durée de diffusion souhaitée, à la présence humaine ou non et au volume de la pièce (bien respecter les consignes du fabricant).
Si la diffusion atmosphérique ac­tive n’est pas possible à mettre en place, utiliser la diffusion pas­sive. Verser 4 à 6 gouttes d’huile essentielle ou pulvériser un ou deux sprays d’hydrolat sur un ga­let poreux ou sur un mouchoir en papier4 et le déposer à côté de vous.
L’inhalation sèche :
Le protocole est identique à celui de la prise en charge des nausées.
Le massage aromatique :
Les huiles essentielles, diluées dans une huile végétale (HV ma­cadamia, HV argan, HV sésame, HV abricot…) sont appliquées sur la peau et associées à un mas­sage. L’effet relaxant est observé rapidement.
Le bain aromatique :
- Avec des huiles essentielles : Verser 10 à 15 gouttes d’huiles es­sentielles dans la valeur d’une tasse à café de base neutre pour le bain et disperser le mélange dans l’eau de la baignoire.
- Avec un hydrolat : Verser un verre d’hydrolat dans l’eau du bain.
Remarque :
Dans le bain, ne pas utiliser les HE provenant des zestes d’agrumes (HE de pample­moussier, HE de citronnier, HE d’oranger doux, HE de mandarinier, HE de berga­motier…) et toutes les huiles essentielles irritantes ou dermocaustiques.

Soulager les lésions cutanées provoquées par la radiothérapie (encadré)
La radiodermite correspond à des lésions provoquées par une irra­diation sur la peau.
Au premier stade, une inflamma­tion avec œdème apparaît ainsi qu’une desquamation sèche.
En général, la cicatrisation ne laisse pas de séquelles.
Au second stade, la douleur est toujours présente mais la cicatri­sation se fait plus difficilement avec apparition de séquelles.
Le Dr Anne-Marie Giraud–Robert a observé une amélioration de la douleur et de la cicatrisation du tissu cutané lors de l’utilisation de l’huile essentielle de niaouli (Melaleuca quinquenervia). Cette étude a été faite sur une faible population de femmes atteintes d’un cancer du sein.
Dans le cadre de la prise en charge de la radiodermite ins­tallée, la performance des huiles essentielles est proche des trai­tements médicamenteux. Elles deviennent alors une alterna­tive, laissant ainsi la possibilité d’un choix de traitement par la patiente (5).

Trois huiles essentielles anti-inflammatoires et cicatrisantes incontournables
-     HE d’arbre à thé (ou tea-tree) Melaleuca alternifolia, feuilles
-     HE de niaouli Melaleuca quin­quinervia CT cinéole, feuilles
-     HE lavande fine Lavandula vera, sommités fleuries

Des modes d’utilisation à privilégier :
Elles s’utiliseront par applica­tion cutanée :
Les huiles essentielles, diluées dans une huile végétale anti-in­flammatoire, régénératrice cuta­née et protectrice du film hydro­lipidique sont appliquées sur la peau. Les huiles végétales recom­mandées sont l’HV d’argan, l’HV de sésame, l’HV de rose musquée (en association avec les huiles végétales précédentes) ainsi que le macérât de calendula et la cire liquide de jojoba6.
Attention ! Avant tout séance de radiothérapie, l’application d’huile végé­tale et d’huiles essentielles est contre–indiquée car la peau doit être sèche et non grasse.

Mélange cicatrisant, anti‑inflammatoire et régénérateur cutané à 5 %
-     HE de niaouli 1 ml
-     HV rose musquée 5 ml
-     HV argan pour un flacon de 20 ml

Mélange à utiliser en cas d’inflammation importante
-     HE de lavande fine 1 ml
-     CL*** jojoba 5 ml
-     HV calophyle pour un flacon de 20 ml
Appliquer une petite noisette du mélange sur la zone irradiée, une à deux fois, tous les jours entre les séances de radiothérapie.
Avant l’application du mélange, il est possible de pulvériser de l’hydrolat de fleur d’oranger uti­lisé lors de brûlure.
(…)
Fabienne Millet. Fabienne Millet est docteur en pharmacie, experte diplômée en phytothérapie et en aromathérapie. Elle est enseignante dans plusieurs universités en France. Elle est spécialiste de l’utilisation des huiles essentielles.
Source : SCE 12 juin 2017.

Mise en garde  de Fabienne Millet


Attention aux interférences avec la chimio !
Les traitements anticancé­reux agissent par un méca­nisme d’action lié à un effet oxydant. Beaucoup d’huiles essentielles sont très antioxy­dantes et interviennent sur certaines enzymes hépatiques, d’où cette question perma­nente : peuvent-elles inhiber la chimiothérapie ?
La réponse est « oui, il existe un risque » si les huiles essen­tielles sont employées simul­tanément au traitement et par des modes d’utilisation tels que la voie orale ou la voie cutanée. C’est pourquoi, pour éviter toute interférence, il faut veiller au bon choix des huiles essentielles et au res­pect de certaines règles.

Sources et Références :
1. Complement Ther Med. 2015 Jun;23(3):396-404. doi: 10.1016/j.ctim.2015.03.009. Epub 2015 Apr 21.Effects of inhaled ginger aromatherapy on chemotherapy-induced nausea and vomiting and health-related quality of life in women with breast cancer. Lua PL1, Salihah N2, Mazlan N3.
2. Ecancermedicalscience. 2013;7:290. doi: 10.3332/ecancer.2013.290. Epub 2013 Jan 31.Antiemetic activity of volatile oil from Mentha spicata and Mentha × piperita in chemotherapy-induced nausea and vomiting.Tayarani-Najaran Z1, Talasaz-Firoozi E, Nasiri R, Jalali N, Hassanzadeh M.
3. Complement Ther Clin Pract. 2014 Nov;20(4):203-6. doi: 10.1016/j.ctcp.2013.11.006. Epub 2013 Nov 28.The use of aromasticks at a cancer centre: a retrospective audit.Dyer J1, Cleary L2, Ragsdale-Lowe M2, McNeill S2, Osland C3.
4. Les huiles essentielles dissolvent les vernis et la cire, aussi est-il conseillé d’isoler le galet poreux ou le mouchoir en papier dans une petite as­siette si besoin.
5. J Holist Nurs. 2014 Dec;32(4):290-303. doi: 10.1177/0898010114527184. Epub 2014 Mar 25.Effect of an essential oil mixture on skin reactions in women undergoing radiotherapy for breast cancer: a pilot study.Halm MA1, Baker C2, Harshe V3.
6. Appelée couramment HV de jojoba.
7. En diffusion atmosphérique, diminuer le nombre de gouttes car cette HE est très visqueuse. Il n’y a pas de compte-gouttes, en général, sur les flacons !