Emballages recyclés contaminés par les hydrocarbures

Des hydrocarbures dans le riz, les lentilles, les pâtes, les sachets de thé et les filtres à café...
Comment les huiles minérales contaminent nos aliments et altèrent l’ADN.
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L’écrasante majorité des produits testés par Foodwatch est contaminée par les huiles minérales. En France, les résultats sont particulièrement inquiétants : six produits sur dix ont révélé la présence d’hydrocarbures aromatiques (MOAH). Il s’agit de la catégorie la plus dangereuse de ces huiles minérales, suspectée d’être cancérogène, d’altérer le patrimoine génétique et de perturber le système hormonal. Quant aux hydrocarbures saturés (les MOSH) qui s’accumulent dans les organes, ils ont été retrouvés dans près de 9 produits sur 10 !
Foodwatch a mené la plus grande étude européenne à ce jour : 120 produits de France, d’Allemagne et des Pays-Bas ont été testés en laboratoire agréé, dont 42 achetés dans l’hexagone. Les produits secs à longue durée de stockage sont les plus sujets à la migration des huiles minérales de l’emballage vers l’aliment.

Certains fabricants utilisent déjà des barrières efficaces
Les résultats démontrent que certains fabricants, notamment dans les produits achetés en Allemagne, utilisent d’ores et déjà des barrières efficaces pour protéger les aliments des migrations d’huiles minérales et autres substances toxiques.
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NDLR : Le problème est connu depuis 2012.  En 2015, Lidle, Carrefour et Leclerc se sont engagés mais sans contrôle par une autorité … L’Afsca ne pourra agir que quand des normes seront établies et légiférées !
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Aucune réglementation ne nous protège contre les hydrocarbures et les producteurs ne bougent pas !
Depuis plus d'un an, l’ONG Food watch met en garde contre les hydrocarbures d'huiles minérales (MOSH), des substances chimiques complexes dérivées du pétrole et présentes dans les cartons d'emballage.
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En octobre 2015, l'ONG Foodwatch avait publié les résultats d'une étude européenne sur la migration d'huiles minérales (dérivés d'hydrocarbures) vers les aliments. Les tests réalisés en laboratoire pour Foodwatch avaient révélé la présence dans six produits sur dix en France d'hydrocarbures aromatiques (MOAH), les plus dangereuses de ces huiles minérales, reconnues potentiellement cancérogènes, mutagènes et perturbateurs endocriniens aux dires de l'association.
En cause: les emballages en carton, souvent recyclés.
Fondée en 2002 en Allemagne –  en pleine crise de la vache folle – par  l'ancien directeur international de Greenpeace, l'0NG dégaine des pétitions en ligne – 100.00 signatures pour celle des dérivés d'hydrocarbures – et  fournit les adresses Internet des dirigeants des sociétés visées pour inciter a les bombarder d'e-mails de protestation. Les avancées sont modestes, mais à l'usure, elle réussit à faire plier certains industriels et distributeurs. Comme le groupe allemand Lidl, qui s'est engagé à éliminer toute trace de MOAH quantifiable dans ses marques propres en France, en Belgique et en Allemagne. Explications d'Ingrid Kragl, directrice de l'information de Foodwatch France.

Quels sont les résultats de votre enquête?
INGRID KRAGL - Nous avons réalisé une série de tests en laboratoire, avec une méthodologie agréée par l'agence sanitaire européenne (EFSA). Les produits analysés étaient des biens de très grande consommation achetés dans des supermarchés en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. Sur l'ensemble des 120 produits analysés, 83% contenaient des traces d’huiles minérales. On en a retrouvé dans du riz, des céréales, des lentilles... Parmi les 42 produits commercialisés en France, les lentilles corail Auchan affichaient la plus forte contamination par les hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales (MOAH). Et six produits sur dix présentaient un risque cancérogène. Mais pour un même type de produit (pâtes, biscuits, couscous, etc.), les teneurs en huiles minérales sont très variables d'une marque à une autre. Pour le riz par exemple, sept marques ont été testées en France: la Quantité d’hydrocarbures saturés peut varier de 0 à 5 mcg/kg. Celle d'hydrocarbures aromatiques de 0 à 1,1 mg/kg. Or, la plupart de ces produits sont vendus à l'identique en Belgique.

Pourquoi ces substances sont-elles dangereuses pour la santé?
Deux types d'huiles minérales ont été retrouvés dans nos aliments: les Mineral Oil Aromatic Hydrocarbons (MOAH) et les Mineral Oil Saturated Hydrocarbons (MOSH). Les MOAH sont des hydrocarbures dits aromatiques. Ce sont les huiles les plus dangereuses: elles sont cancérigènes, elles affectent durablement notre ADN et présentent des perturbateurs endocriniens. D‘un point de vue de santé publique, il ne devrait même pas y en avoir en quantité minime dans les emballages. D'autant plus qu'on les retrouve dans des aliments destinés aux enfants ou aux femmes enceintes. Les MOSH, quant à elles, sont des hydrocarbures saturés d'huiles minérales. Ces substances ne sont pas actives, mais une partie d'entre elles s'accumulent avec le temps dans notre corps. Et plus spécifiquement dans le foie, la rate et dans le système lymphatique. Selon les chercheurs, notre corps en contient 3 g en moyenne avec des maxima pouvant atteindre 16 g Les effets sur l'organisme ne sont pas directement visibles, mais les MOSH diminuent l'efficacité des organes vitaux.

Dans un carton vierge ou recyclé, on dénombre jusqu'à 7.000 substances… - Comment ces dérivés de pétrole arrivent dans nos aliments?
Ces substances proviennent des encres d'impression et des papiers recyclés qui ont été imprimés avec ces encres. Mais ce qui est surtout mis en cause, ce sont les sacs en toile de jute qui servent à transporter les fèves de cacao ou de café, ainsi que les caisses en carton recyclé dans lesquelles transitent les produits. Comme ces hydrocarbures sont volatils, la contamination peut aussi avoir lieu lors du transport ou du stockage. Les emballages recyclés restent néanmoins l'une des sources principales de contamination... Pour cette raison, la durée a aussi un effet: quand ces aliments sont stockés dans nos placards, la contamination s’accentue au fil des semaines. Il y a des sources scientifiques qui le prouvent. Cela dit, on retrouve aussi ces huiles minérales comme additifs alimentaires ou comme lubrifiants pour entretenir les machines de production, afin d'éviter, par exemple, que les pâtes ne collent aux machines. Ces résidus d'huiles contaminent donc directement certains aliments.

L'industrie agroalimentaire est au courant depuis des années. Pourquoi minimise-t-elle le problème?
Suite à nos tests, aucun des producteurs n’a nié le problème. Seulement, à l’heure actuelle, aucune réglementation ne protège les consommateurs contre les dangers des hydrocarbures dans les aliments. Et sans réglementation, les producteurs refusent de faire le pas. Or il y a une urgence à les éliminer. D’autant plus que les solutions existent comme des sachets intérieurs empêchant cette ‘migration" de substances, une couche protectrice appliquée sur le carton, ou un matériau absorbant permettant de piéger ces huiles dans l’emballage. En Allemagne, où les producteurs sont obligés de placer une couche protectrice entre l'emballage et les contenus alimentaires, on constate beaucoup moins de contaminations. Nous appelons régulièrement l'UE, les gouvernements, les groupes alimentaires, les marques et distributeurs à prendre leurs responsabilités. Sans sanctions, il n'y aura aucune avancée.

En tant que client, quelle démarche adopter sans tomber dans la paranoïa?
C'est devenu très compliqué, parce que même les produits bio ou vendus en vrac peuvent être contaminés, dès lors qu'ils sont emballés ou transportés dans des cartons recyclés. Seul, le consommateur ne peut pas se prémunir. Il faut que la loi fasse son travail. Mais il faut féliciter ceux qui décident d’agir, seuls ou sous la pression. Récemment deux grandes enseignes de distribution (Leclerc et Lidl) ont fait part de leur volonté de s’attaquer au problème en éliminant toute trace d'hydrocarbures dans leurs marques propres. Lidl a confirmé avoir trouvé des huiles minérales dans certains de ses produits et a affirmé prendre les mesures nécessaires pour résoudre le problème.

Sans norme, pas de contrôles (encadré)
L'effet des MOSH est encore à l'étude. Et personne n'a encore décidé de les bannir, ne fût-ce que par principe de précaution.
Ces substances, dont les effets à long terme sur la santé restent mal connus, font
encore l'objet d'études scientifiques. Mais, à ce stade, ni l'Union européenne ni
aucun de ses Etats membres n'ont décidé de les bannir par principe de de précaution.
IL n'y a donc pas de limites adoptées, les seules références utilisées (2.0 mg vers un kg d'aliments pour les MOSH et 0.5 mg pour les MOAH) proviennent d'un projet de législation
allemand, jamais approuvé.
Chez nous (Belgique), l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire effectue environ 800 prélèvements annuels, mais pas sur les emballages en carton... 'Nous sommes conscients du phénomène, mais faute de norme européenne, faute de limites d'usage décidées par le pouvoir politique belge et de méthodes d'analyse agréées, nous sommes dans l’incapacité d’effectuer des contrôles officiels, explique le porte-parole de l'Afsca, Jean-Sébastien Walhin. Les choses semblent pourtant avancer, une demande a été faite au comité scientifique de l'Afsca pour fixer des limites d'action. De son côté, l‘Institut de Santé publique effectue des recherches pour fixer une méthode d'analyse agréée. "Dès que nous saurons comment procéder, des contrôles seront effectués sur le terrain", assure le porte-parole de l'Afsca. Et d'insister: "Ce n'est plus qu’une question de quelques mois."

Source: Entretien avec Ingrid Kragl, experte pour l’ONG Foodwatch. Article publié dans le magazine “Moustique” 25.02.2017

Intéressant ! Encore une bonne raison de se convertir au "vrac".
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Ouaips! Et de se servir dans des sachets en kraft, pas en plastique comme sur la photo! Lol!

Mirzoune a écrit:Ouaips! Et de se servir dans des sachets en kraft, pas en plastique comme sur la photo! Lol!

oui, en effet (version écolo: Pensez recyclage).
Si le papier recyclé est enduit d'une couche étanche, comme dans les conserves, ça devrait aller. Reste plus qu'à servir de cobaye. Ou alors, c'est juste pour assurer le transport, s'il n'y a pas de distrait dans votre environnement ...
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