Tisanes et plantes calmantes pour la tension

Par Rémy Lejeune. SCE 09/2022.
L’hypertension artérielle ou HTA… Trois lettres qui font peur dès qu’on avance en âge. Les traitements allopathiques ont du mal à rivaliser, et cette HTA y résiste. Véritable plaidoyer pour une médecine intégrative, notre expert en phyto vous propose ici une synthèse des meilleures plantes anti-hypertensives – que vous ayez déjà un traitement ou non – pour « retomber à 12/8 » durablement !
Rémy Le Jeune est diplômé de l’université Paris XIII, enseigne la phytothérapie et l’aromathérapie. Son dernier ouvrage s’intitule Prévenir des maladies neurodégénératives grâce aux huiles essentielles, paru aux éditions Quintessence.
 (…)
Jusqu’à 30 % de personnes hypertendues ne répondent pas, ou insuffisamment, aux médicaments antihypertenseurs actuellement prescrits, lesquels ne représentent pas, par ailleurs, la solution miracle. (…)
L’ail, plus efficace qu’un médicament antihypertenseur
C’est incontestablement un bêtabloquant extraordinaire. L’ail cultivé (4) (Allium sativum) permet d’abaisser la pression artérielle chez des personnes souffrant d’hypertension dite « essentielle ». Celui-ci réduit significativement la pression artérielle systolique et diastolique, en corrélation avec la dose administrée et la durée du traitement.
L’ail est même plus efficace qu’un médicament antihypertenseur bêtabloquant dénommé « aténolol », aux nombreux effets secondaires et interactions médicamenteuses possibles.
Conseil phyto : prenez 1 à 5 gélules/j dosée à 300 mg de poudre d’ail cultivé, inodore, bio et riche en allicine, avec un grand verre d’eau au cours des repas, pendant 4 semaines (à renouveler sur 6 mois).
Commentaire NDLR : Je m’assurerais d’avoir des comprimés de chlorella (ou du charbon de bois) en stock pour aider à évacuer les toxines délogées, en circulation.  Je prendrais 2 C + 1 C de 300 mg de chlorella au début du traitement, puis 2 x 1 C par jour. Dosage adapté en fonction du ressenti. Jusqu’à 3 x 4 C si le foie sature. On augmente, on ne diminue pas ! C’est le signe qu’il manque des capteurs de toxines quand vous saturez. N’anticipez pas trop sinon, vous allez déloger les toxines encapsulées. Il faut trouver un juste milieu, avec la chlorella. On s’informe, afin de ne pas paniquer, en cas de problème / symptômes (détox).
L’hibiscus, cette jolie fleur aux vertus hypotensives
L’hibiscus (Hibiscus sabdariffa), appelé également karkadé ou bissap, présente une efficacité remarquable en plus de sa grande tolérance par l’organisme. Il permet de préparer une boisson acidulée et rafraîchissante, fort appréciée en Afrique.
Celui-ci possède aussi des propriétés antihypertensives reconnues.
L’hibiscus est plus efficace qu’un médicament diurétique dénommé « hydrochlorothiazide » contre l’hypertension légère à modérée (5), mais surtout de façon plus durable que le médicament diurétique ! De plus, l’hibiscus n’entraîne aucun déséquilibre des électrolytes sériques ou urinaires, c’est‑à‑dire les taux de cations et d’anions dans le sang ou les urines, contrairement au médicament diurétique (qui, lui, diminue le sodium et le chlore dans le sérum sanguin, et augmente la fuite de potassium et de chlore dans les urines) avec de graves conséquences potentielles sur la santé.
Conseil phyto : prenez 1 cuillerée à soupe de fleurs d’hibiscus pour 1 tasse d’eau bouillante et laissez infuser pendant 10 minutes. Boire 2 tasses médicinales/j pendant 4 semaines (à renouveler). À chaque cas sa plante
Adoptez ces 8 trésors anti-hypertension
Chaque personne, en fonction de son âge, de son sexe et des causes de son hypertension, peut, grâce à la phytothérapie, miser sur des remèdes qui agiront sur la cause profonde.

Petit guide pour choisir la plante qui s’adaptera à votre cas particulier
L’olivier, une réputation en or… méritée !
L’huile d’olive (Olea europaea) est bien réputée pour soigner les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires. Une étude clinique anglophone (6) (juin 2017) a montré qu’un extrait obtenu à partir des feuilles d’olivier – et riche en polyphénols – possède des propriétés antihypertensives intéressantes.
L’olivier s’avère aussi hypolipémiant, c’est‑à‑dire qu’il réduit les taux élevés de cholestérol totaux, de mauvais cholestérol LDL et de triglycérides dans le sang. Enfin, celui-ci empêche la synthèse d’une « interleukine-8 » pro-inflammatoire impliquée dans le développement de l’athérosclérose, ou le développement de maladies coronariennes.
La nigelle de Damas, merveilleuse contre toutes les « hyper »
Hypertension, hyperglycémie, hypercholestérolémie… c’est elle qu’il faut choisir. D’après les récents résultats d’une étude clinique iranienne (août 20217), elle abaisse les deux chiffres de la tension artérielle, tant la pression systolique (maxima) que diastolique (minima). Elle agit aussi sur le taux élevé de sucres, en réduisant la glycémie à jeun. Enfin, elle améliore le profil lipidique du sang (c’est‑à‑dire qu’elle augmente les taux de bon cholestérol-HDL, et diminue les taux de cholestérol total, de mauvais cholestérol-LDL et du « malondialdéhyde plasmatique », un marqueur de l’oxydation des lipides).
En pratique : Prenez plusieurs capsules d’huile végétale de graines de nigelle (équivalant à 2,5 ml), riches en thymoquinone et en acide linoléique, 2 fois par jour, dans un grand verre d’eau pendant le repas, durant 8 semaines (à renouveler).
Commentaire NDLR : IL existe un miel de nigelle (avec ou sans thym), intéressant pour édulcorer une tisane d’hibiscus.  NB : Nigelle = cumin noir.
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NB : On en trouve en mag bio. Ou vous pouvez le faire vous-même : 5% de graines de nigelle, dont une très petite partie moulues, que vous mélanger dans un miel bio de votre choix. Je l’ai testé, mais avec des graines entières. Se répartit difficilement, sauf à touiller dans un petit pot de 250 gr., avant de prélever ce dont vous avez besoin.
Le safran, la perle des seniors
Le safran (Crocus sativus) diminue l’hypertension artérielle des seniors, seul ou en association bénéfique avec des exercices sportifs. Une étude clinique iranienne ( 8 ) (août 2021) nous dévoile que le safran réduit leur pression artérielle systolique, mais aussi le taux élevé de certains facteurs touchant l’endothélium vasculaire, la couche la plus interne des vaisseaux sanguins. Il augmente aussi le taux anormalement bas d’une hormone appelée « adiponectine » produite par le tissu adipeux, qui est impliquée dans le développement de l’hypertension.
Conseil phyto : prenez une ou plusieurs gélules/j équivalant à 200 mg d’extrait de stigmates de safran, bio et riche en lepticrosalides (crocine et safranal), pendant 1 mois (à renouveler).
La mélisse, un coup de pouce pour le surpoids et l’obésité
La mélisse (Melissa officinalis) améliore l’hypertension artérielle de personnes en surpoids ou qui souffrent d’obésité (9). Elle diminue les deux chiffres de la pression artérielle bien mieux qu’un placebo, c’est‑a‑dire la pression systolique (maxima), lorsque le coeur se contracte pour se vider, mais aussi la pression diastolique (minima), lorsque le coeur se relâche pour se remplir. De plus, elle n’entraîne aucun effet secondaire significatif.
Conseil phyto : Prenez une ou plusieurs capsules/j équivalant à 400 mg d’extrait de feuilles de mélisse, bio et riche en acide rosmarinique, pendant 1 mois (à renouveler).
Le fenugrec, d’une pierre deux coups pour les diabétiques
Image : Le fenugrec a une double action : sur la tension mais aussi sur la glycémie (en cas de diabète).
Le fenugrec (Trigonella foenum-graecum) diminue l’hypertension artérielle de personnes affectées par un diabète non insulinodépendant (de type 2) et également d’autres troubles de santé associés. Il réduit la pression artérielle systolique sans agir sur la pression artérielle diastolique10.
Fait intéressant pour des diabétiques, le fenugrec diminue aussi la glycémie à jeun, agit également sur le taux sérique d’une hormone appelée « irisine », sécrétée par les muscles pendant l’effort, et qui joue un rôle dans l’absorption du glucose et le métabolisme des graisses. De plus, il possède des effets bénéfiques sur les fonctions hépatiques et rénales si fragilisées chez les diabétiques.
Conseil phyto : prenez 1 cuillerée à café rase, équivalant à 5 g de poudre de graines de fenugrec bio et riche en saponines, 3 fois par jour (soit 15 g/j), pendant 1 mois (à renouveler).
À la ménopause, la courge pour faire une pause
Les femmes ménopausées ont une prévalence d’hypertension artérielle plus élevée que les hommes du même âge. Fait intéressant, l’huile de pépins de courge (Cucurbita pepo) possède cette faculté de faire baisser la pression artérielle élevée des femmes ménopausées.
Conseil phyto : prenez 2 capsules dosées à 500 mg d’huile végétale de pépins de courge bio, 3 fois/jour (matin, midi, soir ; équivalant à 3 g/ jour), durant 6 semaines (à renouveler).
Quand l’anxiété s’ajoute à l’équation, la lavande la résout !
L’huile essentielle de lavande fine ou vraie (Lavandula angustifolia) est bien réputée pour la prise en charge du stress et de ses répercussions sur notre santé. En inhalation, on a démontré (11) qu’elle agit sur l’anxiété « péri-opératoire » de personnes subissant une extraction de dents de sagesse. De plus, elle diminue l’augmentation de leur pression artérielle provoquée par le stress.
Conseil phyto : Respirez « en conscience » au flacon (ouvert) une belle huile essentielle de lavande fine ou vraie, 3 fois/jour – 5 minutes idéalement à chaque fois, pendant 3 semaines.
Le café vert : il fait d’une pierre trois coups !
On peut utiliser le café vert (Coffea arabica, Coffea canephora) pour les personnes hypertendues avec un syndrome métabolique. Ce dernier est diagnostiqué lorsqu’une personne présente au moins trois des symptômes suivants : une hypertension, une glycémie élevée, un surpoids avec élévation du tour de taille, un taux faible de bon cholestérol et un taux élevé de triglycérides.
Des recherches récentes (12) nous révèlent qu’un extrait de café vert « décaféiné », c’est‑à‑dire sans l’action de la caféine, possède la capacité de prendre en charge plusieurs de ces symptômes.
Tout d’abord, le café vert agit sur l’hypertension en diminuant la pression artérielle systolique. Il agit aussi sur le taux anormalement élevé de sucres en diminuant la glycémie à jeun et la résistance à l’insuline.
Enfin, il réduit le tour de taille ou « obésité abdominale », c’est‑à‑dire la couche de graisse logée au niveau de l’abdomen, le poids corporel et l’indice de masse corporelle.
Enfin, il peut contribuer à diminuer l’appétit.
Conseil phyto : prenez 1 gélule dosée à 400 mg d’extrait de grains de café vert riche en acide chlorogénique, 2 fois par jour, au moment des repas avec un grand verre d’eau, pendant 8 semaines.
Ma synthèse pratique 100 % efficace et simple !
Voici ma sélection « phyto » aux propriétés antihypertensives.
Pour bien commencer, on ne peut passer à côté de cet incontournable: l’olivier (Olea europaea).
Prenez une ou plusieurs gélules/j d’extrait de feuilles d’olivier, très riche en composants actifs, équivalant/j à 136 mg/j d’oleuropéine, pendant 6 semaines (à renouveler).
Par exemple 1 gélule dosée à 350 mg standardisée à 20 % d’oleuropéine, 2 fois/j, matin et soir, au moment du repas avec un grand verre d’eau.
Précaution d’emploi : pas d’effets indésirables ni d’interactions répertoriées.
Toutefois, ne pas associer avec d’autres médicaments antidiabétiques et antihypertenseurs (sans conseils personnalisés), à cause d’interactions pharmacodynamiques potentielles.
Des tisanes et infusions à boire sans modération
Ma tisane médicinale « antihypertensive » :
- Feuilles d’olivier (Olea europaea) : 40 g,
- Sommités fleuries d’aubépine (Crataegus monogyna) : 40 g,
- Feuilles de gui (Viscum album) : 20 g.
Prenez 1 cuillérée à soupe pour 1/4 litre d’eau froide, amenez doucement à ébullition, faites bouillir 1 à 2 minutes, puis retirez du feu et infusez 10 minutes. Prenez une tasse à jeun, tous les matins, chaude et sucrée au miel. Consultez les précautions d’emploi de chacune de ces trois plantes médicinales.
Infusion d’hibiscus, au goût acidulé, qui limite le risque :
Mettez 60 g de fleurs séchées d’hibiscus (Hibiscus sabdariffa) dans une grande casserole d’eau froide (1 litre), faites chauffer à feu doux jusqu’à frémissement puis retirez du feu et laissez encore infuser 2 heures, ou laissez bouillir pendant 20 minutes. Filtrez et servez 1 à 2 tasses/jour chaudes ou bien fraîches.
Précaution d’emploi : Déconseillé chez les femmes enceintes ou qui allaitent et les jeunes enfants.
Des petits bourgeons… au grand pouvoir
Pour l’hypertension artérielle et la prévention des complications vasculaires possibles, plusieurs bourgeons peuvent s’intégrer dans vos flacons :
- Bourgeon d’olivier (Olea europaea),
- Bourgeon d’aubépine (Crataegus oxyacantha),
- Bourgeon de cornouiller sanguin (Cornus sanguinea).
En partie égale (10 ml) pour un flacon de 30 ml, prenez 10 à 15 gouttes/jour du mélange, pures ou diluées dans un peu d’eau de source, pendant 3 semaines (à renouveler). Consultez les précautions d’emploi de chacun de ces trois bourgeons.
L’aromathérapie, oui, mais ces 3 flacons avant tout !
À base de trois huiles essentielles appartenant à la famille biochimique des « monoterpénols », une substance réputée anxiolytique, ces fragrances pourront être utiles notamment pour l’hypertension artérielle liée austress, un facteur de risque important :
- HE de lavande fine ou vraie (Lavandula angustifolia), riche en linalol et acétate de linalyle. C’est une antispasmodique puissante, hypotensive, cardiotonique et anticoagulante légère.
- HE de marjolaine à coquilles (Origanum majorana), riche en terpinène-1-ol-4, pour son côté neurotonique, et c’est aussi une puissante stimulante du parasympathique (hypotensive, vasodilatatrice, tranquillisante).
- HE d’ylang-ylang « extra » (Cananga odorata), riche en linalol, antispasmodique, équilibrante, hypotensive, antidiabétique.
En partie égale (3 ml) pour un flacon de 10 ml, prenez quelques gouttes du mélange à base des trois huiles essentielles ci-dessus, OU de l’une des trois huiles essentielles, dans un peu d’huile végétale de sésame aux propriétés antihypertensives et hypolipidémiantes. Massez les zones du plexus solaire et du coeur, sur la gauche de notre cage thoracique, pendant quelques minutes, 2 fois/jour, pendant au minimum 3 semaines (à renouveler si nécessaire).
Consultez les précautions d’emploi de chacune de ces trois huiles essentielles.
Pour conclure, rappelez-vous également que naturel ne veut pas dire sans danger. Ainsi, s’il existe une multitude de plantes qui réduisent la tension, d’autres peuvent la faire monter. On évite donc de trop consommer certaines plantes médicinales réputées pour leurs propriétés « hypertensives », elles que la réglisse, le chardon-Marie ou le romarin officinal.
Sources et références :
Hypertension résistante ? Remportez la bataille grâce à ces 8 super-plantes
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